SOCIÉTÉ - Les étudiants en détresse

Ils ont moins de 25 ans et pourtant ils confient aux psychologues angoisses, dépression, voire pensées suicidaires. Absence de cours en présentiel, diminution des revenus du fait de la perte des petits jobs étudiants, isolement dans des logements étudiants.

En ce début d’année de nombreux événements dramatiques ont touché les étudiants. En effet, le 13 janvier 2021, une étudiante de la Sorbonne s’est suicidée. Un jour avant, une autre avait essayé de se défenestrer à Lyon 3 et quelques jours auparavant un étudiant en Master s’était donné la mort. 


Un deuxième confinement où les étudiants ont eu le sentiment d’être les seuls à rester enfermés puisque les écoles et lycées restaient ouverts. Ils sont restés isolés dans de petites chambres pour certains, devant un écran à suivre des cours à distance sans plus y croire, avec des difficultés à rester concentrés et à prendre des notes. Cela donne à certains des idées noires ; leur détresse psychologique s’est accrue au cours de ces derniers mois avec la crise sanitaire.


L'isolement, un mal-être insurmontable ! Complètement coupé de lien sociaux, seuls face à leurs écrans il est de plus en plus difficile pour les étudiants de se créer un avenir, de penser à leurs études, et à leurs futures carrières. Ils sont de plus en plus à penser et à dire "Je n'ai aucune vision sur le futur actuel".

À cela s’ajoutent les difficultés financières. Les étudiants sont nombreux à faire appel à des associations telles que « le secours populaire » ou encore « la croix rouge ». Beaucoup d’entre eux ont perdu leur emploi étudiant à cause de la crise sanitaire que nous traversons. Ils se retrouvent donc dans l’incapacité de financer leurs études.

Le Relais Étudiant Lycéen de Paris, centre spécialisé dans l’accompagnement psychologique des jeunes, a vu ses consultations multipliées par quatre en 2020.



Le drame a profondément marqué la communauté étudiante. Ce qui a entraîné de nombreux mouvements, en effet les étudiants sont de plus en plus nombreux à exprimer leur mal-être sur les réseaux sociaux. Ayant le sentiment d'être invisibles aux yeux du gouvernement, ils se sont rassemblés autour du mouvement "Étudiants fantômes".


Depuis une semaine, ce mouvement prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux. Bien vivants, les étudiants élèvent la voix et expriment sans concessions leur détresse mais aussi leur ras-le-bol devant le gouvernement qui reste, lui, silencieux.

Cette mobilisation est née de l'initiative de jeunes étudiants de sciences politiques à Montpellier. Ils se sont regroupés sur le réseau social Instagram autour du compte "Étudiants fantômes”. “Ce mouvement représente toute la détresse des étudiants qui se sentent oubliés, blessés, et qui veulent se faire entendre", explique Lou-Ann, étudiante en première année, qui reproche aux autorités leur manque d'écoute.


Cette initiative partage des témoignages d'étudiants pour montrer notamment qu'ils sont seuls. "Nous recevons des messages de personnes dans une réelle détresse et qui ne reçoivent pas d'aide. Nous avons parfois des appels venant de personnes au bord du suicide. Nous essayons alors de créer une conversation, il ne faut pas que ces étudiants baissent les bras." Des psychologues ont notamment pris contact avec le groupe d'étudiants pour les former et les conseiller.


Face à ces différents mouvements, le président Macron s'est adressé aux étudiants en leur proposant différentes solutions : les restaurants universitaires à 1 euro une fois par semaine, la mise en place de séances chez les psychologues, et le retour dans les universités une fois par semaine.

Ce n’est pas le seul à avoir réagi. Face aux difficultés financières que rencontrent de nombreux étudiants, beaucoup sont en difficulté financière en raison de la crise liée à l’épidémie de coronavirus et ne peuvent se nourrir correctement alors que les cantines et les Crous sont fermés. C’est pourquoi les centres Leclerc vont proposer, d'ici la fin février, des « paniers étudiants » à moins de deux euros et l’enseigne Intermarché offrira aux étudiants un bon d’achat de dix euros lorsqu’ils auront dépensé vingt euros à compter de ce mardi 2 février et jusqu'au lundi 8 février 2021.


Les décisions prises par le gouvernement ne sont pas passées inaperçues aux yeux des étudiants qui les jugent largement insuffisantes. L’Unef a appelé les étudiants à manifester pour la réouverture des facs et pour la mise en place de mesures d’urgence contre la précarité, car pour eux les mesures mises en place ne répondent pas à la réalité du terrain.

Certains reprochent aussi à la ministre de ne pas avoir pris assez tôt la mesure des conséquences de la crise sanitaire sur les étudiants.


La majorité des étudiants suit leurs cours à distance depuis octobre, beaucoup ont fait part de leur sentiment de solitude sur les réseaux sociaux. “Des signaux clairs ont été envoyés dès octobre, il a fallu attendre le 14 janvier pour avoir quelques mesures pour les étudiants. Ils ont eu le sentiment d’être abandonnés et d’avoir eu un ministre fantôme pendant des mois.”





Source : 

https://www.brut.media/fr/news/reportage-les-etudiants-en-detresse-a-lyon-2fd29819-19a2-400a-81c5-1f9f33ea8dec

https://www.linternaute.com/argent/guide-de-vos-finances/2534294-cheque-psy-pour-etudiant-demande-montant-comment-ca-marche/


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